Rumeurs de guerre en Irak et boucliers humains
Un article intéressant dans salon.com sur des activistes américains qui partent pour l'Iraq afin de servir de « boucliers humains » dans l'espoir de détourner les bombardements. On peut penser au courage des habitants de Belgrade qui se massaient sur les ponts lors des frappes ; et c'est aussi l'occasion de rappeler que Saddam Hussein avait pris en otage, il y a dix ans, des anglais et des américains, qu'il avait utilisé comme boucliers humains ; contre leur gré, cela va sans dire.
Face à cela, l'initiative de ces activistes apparaît comme une traîtrise, d'autant qu'elle se double du sophisme habituel : « les US sont le premier état terroriste au monde ». voici quelques extraits choisis de l'article.
« Some are committed pacifists, others are anti-globalization activists or champions of Third World liberation movements. A few, alarmingly, seem not to have thought much about politics at all -- their decision to face down American bombs came upon them like a religious revelation. Most have no medical training or combat experience. None have an exit strategy."
Bien entendu, le gouvernement irakien accueille très favorablement ces imbéciles utiles.
"It's no surprise that the Iraqi government would want the shields there. Shortly before the first Gulf War, Saddam's regime kidnapped hundreds of foreigners and forcibly used them as human shields around factories and military installations, finally releasing them after four months under intense international pressure."
"The most scathing critics of TJP and the human-shield volunteers, though, are those who spent time as involuntary human shields during the last Gulf War. "There are no words to describe how naive these people are in my eyes," says Paul Eliopoulos, an American whose hellish four months as a hostage in Iraq have left him plagued with panic attacks, nightmares and depression. "It's ridiculous to think they're anything but pawns in a game that's bigger than anything they can imagine.""
De l'autre côté, les lendemains chantent :
« On a videotape made of the convoy, O'Keefe says, "I think what you're witnessing right here could very well be the start of a global movement that will allow for the peaceful world that all sane people want ... We're going to stop this war in Iraq if we get the support that we need." »
D'autres organisations envoient aussi des émissaires en Irak mais de façon plus sérieuse, et pas pour faire du chantage aux sentiments. Ces autres activistes ne sont pas tendres non plus pour les précédents.
« "If they're people of faith, they have to have done some praying about the seriousness of this. Once you get there, if you haven't done these things, when the shit hits the fan, the shit's going to hit your pants.""
J'aime bien l'expression imagée. Et l'interviewé explique alors qu'il se trouvait en Bosnie lors d'un bombardement ; avec ce genre de volontaires non préparés.
« "The first morning we heard mortar fire close by, the bulk of those people were not prepared for that and they lost their nerve," he says. They had control of most of the vehicles, communications and water, which they immediately packed up and drove away with. "It was a terrible hardship for the rest of us," he says. »
D'autres expliquent aussi comment la lecture d'un livre ou une conférence les ont convaincus de partir. Que peut-on en tirer ? Certainement qu'il n'est pas héroïque d'y aller, comme on voudrait le faire croire ; tout le monde sait qu'il est plus facile d'affronter le danger lorsqu'on ne sait pas précisément à quoi s'attendre. Des films récents ont encore souligné le fait qu'il est beaucoup plus difficile, en temps de guerre, de retourner se battre que d'y aller la première fois.
Face à cela, l'initiative de ces activistes apparaît comme une traîtrise, d'autant qu'elle se double du sophisme habituel : « les US sont le premier état terroriste au monde ». voici quelques extraits choisis de l'article.
« Some are committed pacifists, others are anti-globalization activists or champions of Third World liberation movements. A few, alarmingly, seem not to have thought much about politics at all -- their decision to face down American bombs came upon them like a religious revelation. Most have no medical training or combat experience. None have an exit strategy."
Bien entendu, le gouvernement irakien accueille très favorablement ces imbéciles utiles.
"It's no surprise that the Iraqi government would want the shields there. Shortly before the first Gulf War, Saddam's regime kidnapped hundreds of foreigners and forcibly used them as human shields around factories and military installations, finally releasing them after four months under intense international pressure."
"The most scathing critics of TJP and the human-shield volunteers, though, are those who spent time as involuntary human shields during the last Gulf War. "There are no words to describe how naive these people are in my eyes," says Paul Eliopoulos, an American whose hellish four months as a hostage in Iraq have left him plagued with panic attacks, nightmares and depression. "It's ridiculous to think they're anything but pawns in a game that's bigger than anything they can imagine.""
De l'autre côté, les lendemains chantent :
« On a videotape made of the convoy, O'Keefe says, "I think what you're witnessing right here could very well be the start of a global movement that will allow for the peaceful world that all sane people want ... We're going to stop this war in Iraq if we get the support that we need." »
D'autres organisations envoient aussi des émissaires en Irak mais de façon plus sérieuse, et pas pour faire du chantage aux sentiments. Ces autres activistes ne sont pas tendres non plus pour les précédents.
« "If they're people of faith, they have to have done some praying about the seriousness of this. Once you get there, if you haven't done these things, when the shit hits the fan, the shit's going to hit your pants.""
J'aime bien l'expression imagée. Et l'interviewé explique alors qu'il se trouvait en Bosnie lors d'un bombardement ; avec ce genre de volontaires non préparés.
« "The first morning we heard mortar fire close by, the bulk of those people were not prepared for that and they lost their nerve," he says. They had control of most of the vehicles, communications and water, which they immediately packed up and drove away with. "It was a terrible hardship for the rest of us," he says. »
D'autres expliquent aussi comment la lecture d'un livre ou une conférence les ont convaincus de partir. Que peut-on en tirer ? Certainement qu'il n'est pas héroïque d'y aller, comme on voudrait le faire croire ; tout le monde sait qu'il est plus facile d'affronter le danger lorsqu'on ne sait pas précisément à quoi s'attendre. Des films récents ont encore souligné le fait qu'il est beaucoup plus difficile, en temps de guerre, de retourner se battre que d'y aller la première fois.
Boucliers humains et commandos anti-avortement en France : même combat, même intox
La question posée ici est : on vous propose d'embrasser une voie douloureuse qui est facultative et dont vous ne pouvez attendre aucun profit, sinon d'avoir l'impression d'agir moralement. Qu'est-ce qui pousse certains à embrasser cette voie ? c'est la question du discernement des vocations ; non seulement trouver le vrai motif, mais parfois le motif inconscient.
J'ai pu voir de près certaines de ces personnes qui se croyaient appelées ; chez les gens qui s'enchaînaient dans les hôpitaux où l'on pratiquait l'avortement. Qu'est-ce qui pousse une jeune personne à s'enchaîner avec un cadenas de moto des heures durant, a endurer l'hostilité du personnel soignant, la brutalité des policiers, puis un procès qu'il sait qu'il va perdre, à s'exposer à de lourdes amendes et un fichage en rouge aux RG ?
La réponse est : ce n'est pas clair. Très souvent, cependant, c'est le bourrage de crâne ou le fanatisme qui font pencher le balance et poussent à l'action. Un film avait la faveur du box office en ces temps-là : « le cri silencieux ». C'était un snuff movie d'un genre un peu particulier. Après un laïus anti avortement, on assistait à un avortement, non seulement filmé de l'extérieur, mais avec des vues en échographie, ou que sais-je, qui montraient de la façon la plus crue ce qu'il advenait du foetus lors du processus. Inutile de dire que c'était proprement révulsant, et que bien des films de fiction moins choquants, ont été interdits aux mineurs en France.
Après une telle séance de cinéma, il n'y avait pratiquement pas d'autre solution que de courir chez Bricorama et de s'acheter un cadenas. C'est sans doute ce qu'on fait bien des « sauveteurs », au point que j'en ai vu une le dire à la télé. En gros, « j'ai vu le cri silencieux et je me suis engagé ».
Pourtant, je ne crois pas que les décisions prises alors qu'on est sous l'empire d'un quelconque bouleversement sont des décisions libres et réflechies, ou « éduquées », comme disent les anglais. Au contraire, l'émotion brouille l'exercice naturel de la raison, et pas qu'un peu ; la meilleure manière de conduire quelqu'un à faire ce que l'on veut, c'est de l'émouvoir auparavant. Voilà sans doute pourquoi nous avons si peu de manifestants calmes dans les rues ; et voilà surtout pourquoi nous en avons (des manifestants, pas des rues.)
Du coup, nos joyeux volontaires oublient, ou minimisent, ou remettent à plus tard les conséquences de leurs actes. La prison ? mais non, puisqu'on a raison. Les amendes ? un fonds de solidarité fera l'affaire. On s'engage avec l'espoir qu'on s'en tirera toujours, qu'on a une bonne étoile ; et que ce sera difficile sur le coup mais que ça ne durera qu'un temps.
Entendons-nous : s'il n'y avait pas des films de propagande, s'il n'y avait pas un milieu de « sauveteurs » où l'on se soutient mutuellement ; s'il n'y avait pas eu le coup médiatique des deux sidéens-qui-n'ont-rien-à-perdre et qui s'enchaînent un coup avant de mourir (Dominique Morin, qui a survécu, et Philippe Imbert, qui a succombé quelques mois auparavant et avec qui je m'étais rendu au Puy pour le procès du P. Gérentet), les sauvetages n'auraient pas eu lieu, et cela n'aurait sans doute rien changé. Cela nous aurait en tout cas épargné d'entendre C M parler de « vocation de sauveteur » en son temps.
J'ai pu voir de près certaines de ces personnes qui se croyaient appelées ; chez les gens qui s'enchaînaient dans les hôpitaux où l'on pratiquait l'avortement. Qu'est-ce qui pousse une jeune personne à s'enchaîner avec un cadenas de moto des heures durant, a endurer l'hostilité du personnel soignant, la brutalité des policiers, puis un procès qu'il sait qu'il va perdre, à s'exposer à de lourdes amendes et un fichage en rouge aux RG ?
La réponse est : ce n'est pas clair. Très souvent, cependant, c'est le bourrage de crâne ou le fanatisme qui font pencher le balance et poussent à l'action. Un film avait la faveur du box office en ces temps-là : « le cri silencieux ». C'était un snuff movie d'un genre un peu particulier. Après un laïus anti avortement, on assistait à un avortement, non seulement filmé de l'extérieur, mais avec des vues en échographie, ou que sais-je, qui montraient de la façon la plus crue ce qu'il advenait du foetus lors du processus. Inutile de dire que c'était proprement révulsant, et que bien des films de fiction moins choquants, ont été interdits aux mineurs en France.
Après une telle séance de cinéma, il n'y avait pratiquement pas d'autre solution que de courir chez Bricorama et de s'acheter un cadenas. C'est sans doute ce qu'on fait bien des « sauveteurs », au point que j'en ai vu une le dire à la télé. En gros, « j'ai vu le cri silencieux et je me suis engagé ».
Pourtant, je ne crois pas que les décisions prises alors qu'on est sous l'empire d'un quelconque bouleversement sont des décisions libres et réflechies, ou « éduquées », comme disent les anglais. Au contraire, l'émotion brouille l'exercice naturel de la raison, et pas qu'un peu ; la meilleure manière de conduire quelqu'un à faire ce que l'on veut, c'est de l'émouvoir auparavant. Voilà sans doute pourquoi nous avons si peu de manifestants calmes dans les rues ; et voilà surtout pourquoi nous en avons (des manifestants, pas des rues.)
Du coup, nos joyeux volontaires oublient, ou minimisent, ou remettent à plus tard les conséquences de leurs actes. La prison ? mais non, puisqu'on a raison. Les amendes ? un fonds de solidarité fera l'affaire. On s'engage avec l'espoir qu'on s'en tirera toujours, qu'on a une bonne étoile ; et que ce sera difficile sur le coup mais que ça ne durera qu'un temps.
Entendons-nous : s'il n'y avait pas des films de propagande, s'il n'y avait pas un milieu de « sauveteurs » où l'on se soutient mutuellement ; s'il n'y avait pas eu le coup médiatique des deux sidéens-qui-n'ont-rien-à-perdre et qui s'enchaînent un coup avant de mourir (Dominique Morin, qui a survécu, et Philippe Imbert, qui a succombé quelques mois auparavant et avec qui je m'étais rendu au Puy pour le procès du P. Gérentet), les sauvetages n'auraient pas eu lieu, et cela n'aurait sans doute rien changé. Cela nous aurait en tout cas épargné d'entendre C M parler de « vocation de sauveteur » en son temps.
Rock’n roll, baby !
Une « liseuse » du FC s'est mise en tête de poster, petit bout par petit bout, l'opus du P. Regimbal sur le rock. Cet opus, que j'ai pour ma part acheté au Barroux lors de mes années de frénésie traditionaliste, présente TOUT le rock n roll comme une musique d'inspiration satanique, et volontairement conçue comme telle par des puissances occultes. Lorsque je dis tout, j'inclus aussi bien les Beatles ou Pink Floyd que Marilyn Manson ou Black Sabbath.
Ce que je ne savais pas alors, c'est que ce genre de littérature férue de complot florissait dans certaines dénominations protestantes outre Atlantique, notamment des pentecôtistes rigides et des baptistes ; le code barre « signe de la bête », les messages subliminaux à l'envers, et aujourd'hui Harry Potter démoniaque, tout cela sort du même moule. Le P. Regimbal n'a probablement fait que traduire des documents existants ; seulement sa documentation est incomplète (il y a des passages notoirement glauques dans l'histoire du rock mais il semble ne pas les connaître) et il ne vérifie pas ses sources et prétend des choses aberrantes. Des chuchotements enregistrés à l'envers pousseraient des jeunes au suicide ? Des jeunes qui ne comprennent pas l'anglais ? L'album blanc des Beatles aurait comme vrai titre « album blanc du diable » ? On aimerait des sources, des preuves ; et il n'en donne aucune. Il suffit pourtant de regarder la pochette du disque pour voir que cet album s'appelle « the beatles » et que rien d'autre sur la couverture ne permet d'affirmer le contraire. Bref, le P. Regimbal étaye sa prétendue démonstration par des faits invérifiables.
Tout cela pour dire que Nelly va se régaler ces prochains jours.
Ce que je ne savais pas alors, c'est que ce genre de littérature férue de complot florissait dans certaines dénominations protestantes outre Atlantique, notamment des pentecôtistes rigides et des baptistes ; le code barre « signe de la bête », les messages subliminaux à l'envers, et aujourd'hui Harry Potter démoniaque, tout cela sort du même moule. Le P. Regimbal n'a probablement fait que traduire des documents existants ; seulement sa documentation est incomplète (il y a des passages notoirement glauques dans l'histoire du rock mais il semble ne pas les connaître) et il ne vérifie pas ses sources et prétend des choses aberrantes. Des chuchotements enregistrés à l'envers pousseraient des jeunes au suicide ? Des jeunes qui ne comprennent pas l'anglais ? L'album blanc des Beatles aurait comme vrai titre « album blanc du diable » ? On aimerait des sources, des preuves ; et il n'en donne aucune. Il suffit pourtant de regarder la pochette du disque pour voir que cet album s'appelle « the beatles » et que rien d'autre sur la couverture ne permet d'affirmer le contraire. Bref, le P. Regimbal étaye sa prétendue démonstration par des faits invérifiables.
Tout cela pour dire que Nelly va se régaler ces prochains jours.
Musique satanique tous publics : Phish
Autre découverte musicale intéressante : Phish, qui passe pour un Grateful Dead junior. C'est pas mal du tout ; et ils sont les premiers à ma connaissance à proposer des téléchargements de shows sur le net ; l'équivalent de trois CD pour cent balles au format SHN (donc gravable sur CD sans perte de qualité). Si on choisit le format mp3, la qualité est moindre mais c'est moins de 70 balles.
Ce principe de téléchargement puis gravage est excellent, d'autant que Phish a la sagesse d'adopter une approche libérale : les morceaux ne sont pas protégés ; si on peut les graver, rien n'empêche de les copier gratuitement pour quelqu'un d'autre ; la réussite du système repose sur la moralité des « fans », qui semblent en majorité prêts à payer pour écouter leur groupe, d'autant que la plupart de l'argent mis doit atteindre les musiciens plus que leur maison de disques.
King Crimson avait tenté une telle opération il y a trois ans ; la société, BootlegTV, avait mordu la poussière. Un peu trop start up, et surtout la technologie n'était pas vraiment là. Le format SHN n'était pas encore apparu ; les téléchargements auraient eu lieu en WMA, qui est un format propriétaire et comprimé avec pertes (comme le mp3) ; il y aurait eu aussi des CD tout gravés qui auraient coûté substantiellement plus cher. Et il y avait eu une volonté de diffuser des vidéos du concert, ce qui revenait à avoir les yeux plus gros que le ventre. Ce n'est pas demain qu'on aura de la vidéo de qualité, plein écran et temps réel par le net. Ou alors il faudra avoir une grosse connexion et être très très patient. En aucun cas ça ne sera du temps réel.
Depuis, l'ADSL ne s'est pas généralisé, du moins pas en France, mais les heureux et ponctionnés possesseurs d'ADSL ont de quoi rester en ligne pendant une heure ou deux et télécharger un fichier SHN ; ce dernier apporte, comme je l'ai dit, la qualité sonore : certes, un mp3 à 256 kbps ne doit pas présenter de dégradation audible, mais avec un SHN, on sait qu'on ne perd rien ; c'est le déblocage psychologique qui permet enfin d'avoir de la vraie qualité CD à partir du net.
Ce principe de téléchargement puis gravage est excellent, d'autant que Phish a la sagesse d'adopter une approche libérale : les morceaux ne sont pas protégés ; si on peut les graver, rien n'empêche de les copier gratuitement pour quelqu'un d'autre ; la réussite du système repose sur la moralité des « fans », qui semblent en majorité prêts à payer pour écouter leur groupe, d'autant que la plupart de l'argent mis doit atteindre les musiciens plus que leur maison de disques.
King Crimson avait tenté une telle opération il y a trois ans ; la société, BootlegTV, avait mordu la poussière. Un peu trop start up, et surtout la technologie n'était pas vraiment là. Le format SHN n'était pas encore apparu ; les téléchargements auraient eu lieu en WMA, qui est un format propriétaire et comprimé avec pertes (comme le mp3) ; il y aurait eu aussi des CD tout gravés qui auraient coûté substantiellement plus cher. Et il y avait eu une volonté de diffuser des vidéos du concert, ce qui revenait à avoir les yeux plus gros que le ventre. Ce n'est pas demain qu'on aura de la vidéo de qualité, plein écran et temps réel par le net. Ou alors il faudra avoir une grosse connexion et être très très patient. En aucun cas ça ne sera du temps réel.
Depuis, l'ADSL ne s'est pas généralisé, du moins pas en France, mais les heureux et ponctionnés possesseurs d'ADSL ont de quoi rester en ligne pendant une heure ou deux et télécharger un fichier SHN ; ce dernier apporte, comme je l'ai dit, la qualité sonore : certes, un mp3 à 256 kbps ne doit pas présenter de dégradation audible, mais avec un SHN, on sait qu'on ne perd rien ; c'est le déblocage psychologique qui permet enfin d'avoir de la vraie qualité CD à partir du net.
Bernard Loiseau est mort
Bernard Loiseau est mort, apparemment suicidé. S'il est réconfortant de voir qu'on parle de la mort d'un chef dans les journaux (alors qu'une infime partie de la population a été en contact avec son art), il l'est moins d'entendre, comme unique illustration, une conversation téléphonique avec Bocuse qui insinue que c'est suite à sa dégradation dans le Gault que Loiseau s'est suicidé. Bocuse commence très innocemment sur des photos de la communion des enfants des uns et des autres, puis sur la fragilité émotionnelle de Loiseau, puis sur l'importance qu'il accordait aux notes du Gault ; à la fin de son interview, il a jeté toute précaution aux orties, et c'est presque « ils l'ont tué ».
J'ai déjà écrit et dit la satisfaction que j'avais à lire au fil des années un Gault de moins en moins complaisant et de plus en plus fiable. Ces derniers temps, les rédacteurs n'ont pas hésité à rejeter la Closerie des Lilas dans les ténèbres extérieures du « utile/futile », à classer Bocuse dans les « institutions » (non notées !), et aussi à downgrader spectaculairement certains (Bernard Loiseau passait de 19 à 17, tout comme Alain Senderens, que l'on avait connu à 19,5), tout comme le Michelin retire parfois une troisième étoile. Le Gault se caractérise aussi depuis quelques années par une insistance poussée sur les prix et n'avait pas raté la fort onéreuse Hélène Darroze (au demeurant gratifiée d'un 15). Le guide de l'an dernier massacrait aussi un 17/20 du XVIIème en disant : « il nous a semblé revivre un moment de l'Aile ou la Cuisse » car les garçons étaient aux petits soins d'un client important à une table voisine, et négligeaient le reste de la salle. Et cette année, le Gault a osé mettre un 20 à Marc Veyrat.
De tels compte-rendus sont exactement ce que le lecteur d'un guide recherche ; on ne saurait donc reprocher au Gault de faire son boulot, d'autant qu'il le fait fiablement, d'après mon expérience.
Mettre le suicide de Bernard Loiseau sur le compte d'une note réduite, c'est faire l'impasse sur sa personnalité, sur les affaires de sa société (cotée en bourse), sur un grand nombre de paramètres que le commun des mortels ignore. Bref, c'est faire du journalisme.
J'ai déjà écrit et dit la satisfaction que j'avais à lire au fil des années un Gault de moins en moins complaisant et de plus en plus fiable. Ces derniers temps, les rédacteurs n'ont pas hésité à rejeter la Closerie des Lilas dans les ténèbres extérieures du « utile/futile », à classer Bocuse dans les « institutions » (non notées !), et aussi à downgrader spectaculairement certains (Bernard Loiseau passait de 19 à 17, tout comme Alain Senderens, que l'on avait connu à 19,5), tout comme le Michelin retire parfois une troisième étoile. Le Gault se caractérise aussi depuis quelques années par une insistance poussée sur les prix et n'avait pas raté la fort onéreuse Hélène Darroze (au demeurant gratifiée d'un 15). Le guide de l'an dernier massacrait aussi un 17/20 du XVIIème en disant : « il nous a semblé revivre un moment de l'Aile ou la Cuisse » car les garçons étaient aux petits soins d'un client important à une table voisine, et négligeaient le reste de la salle. Et cette année, le Gault a osé mettre un 20 à Marc Veyrat.
De tels compte-rendus sont exactement ce que le lecteur d'un guide recherche ; on ne saurait donc reprocher au Gault de faire son boulot, d'autant qu'il le fait fiablement, d'après mon expérience.
Mettre le suicide de Bernard Loiseau sur le compte d'une note réduite, c'est faire l'impasse sur sa personnalité, sur les affaires de sa société (cotée en bourse), sur un grand nombre de paramètres que le commun des mortels ignore. Bref, c'est faire du journalisme.
Onward to America (2)
Les premiers frais pour New York ont été engagés : achat du guide vert, du Lonely Planet (en anglais). Ce dernier semble meilleur, il prend un ton moins compassé, et donne non seulement des informations sur les monuments et les choses à voir mais aussi sur les habitudes des gens, la mentalité, etc.
Les cartes montrent que les chutes du Niagara ne sont pas à une distance déraisonnable de New York ; les sites d'agence de voyages m'informent qu'il y a une heure trente de vol, c'est-à-dire moins de mille kilomètres. L'A/R est envisageable dans la journée depuis NYC ; alors pourquoi pas ?
T voudrait également que je fasse un tour à Atlanta pour la conférence Toastmasters. Avouons-le, c'est tout de même moins glamour.
Les cartes montrent que les chutes du Niagara ne sont pas à une distance déraisonnable de New York ; les sites d'agence de voyages m'informent qu'il y a une heure trente de vol, c'est-à-dire moins de mille kilomètres. L'A/R est envisageable dans la journée depuis NYC ; alors pourquoi pas ?
T voudrait également que je fasse un tour à Atlanta pour la conférence Toastmasters. Avouons-le, c'est tout de même moins glamour.
L’image sonore des DVD audio
J'écoute Fragile de Yes en DVD audio ; ou plutôt la piste 5.1 vidéo du DVD audio. Pour une oeuvre de 1971, donc écoutée en stéréo pendant trente ans, le passage au multicanal est bien négocié, et même convaincant. On découvre ça et là des instruments que l'on n'entendait pas dans le mix stéréo ; je crois même qu'après quelques écoutes, on éprouvera du mal à retourner à la stéréo.
Pourtant, l'affaire n'était pas gagnée ; il n'y a pas de paradigme évident pour réaliser un mixage multi canaux. Certes, on peut mettre les solistes devant, la rythmique sur les côtés, et de l'écho sur les voies arrières mais ce n'est que de la stéréo sophistiquée ; le mix de Fragile va au-delà et, s'il respecte ce paradigme en général, sait mettre des choeurs sur les deux voies arrière (effet d'enveloppement), ou des zionzions ; n'abuse point des effets tournoyants, et lors des morceaux fortement contraputiques, fait sortir une voix sur chaque voie. The Fish acquiert grâce à cela un relief insoupçonné.
Le rock se fera très vite au 5.1, il n'y a pas de doute. Mais le classique et ses puristes de la prise de son ? pour avoir en effet une image naturelle, il faut considérer que l'auditeur est « devant » l'orchestre. On entend invariablement les violons à gauche, les violoncelles à droite, etc. avec cinq canaux, comment « entourer » l'auditeur de musique tout en restant cohérent ? En le plaçant comme s'il était un musicien de l'orchestre ? cela ne tient pas ; et poserait un réel problème en musique de chambre ou il peut y avoir moins d'instruments que de voies. Il est probable que le concept de l'image sonore « naturelle » et cohérente va en prendre pour son grade.
Pourtant, l'affaire n'était pas gagnée ; il n'y a pas de paradigme évident pour réaliser un mixage multi canaux. Certes, on peut mettre les solistes devant, la rythmique sur les côtés, et de l'écho sur les voies arrières mais ce n'est que de la stéréo sophistiquée ; le mix de Fragile va au-delà et, s'il respecte ce paradigme en général, sait mettre des choeurs sur les deux voies arrière (effet d'enveloppement), ou des zionzions ; n'abuse point des effets tournoyants, et lors des morceaux fortement contraputiques, fait sortir une voix sur chaque voie. The Fish acquiert grâce à cela un relief insoupçonné.
Le rock se fera très vite au 5.1, il n'y a pas de doute. Mais le classique et ses puristes de la prise de son ? pour avoir en effet une image naturelle, il faut considérer que l'auditeur est « devant » l'orchestre. On entend invariablement les violons à gauche, les violoncelles à droite, etc. avec cinq canaux, comment « entourer » l'auditeur de musique tout en restant cohérent ? En le plaçant comme s'il était un musicien de l'orchestre ? cela ne tient pas ; et poserait un réel problème en musique de chambre ou il peut y avoir moins d'instruments que de voies. Il est probable que le concept de l'image sonore « naturelle » et cohérente va en prendre pour son grade.
Le Prince Eric en slip sur internet
Conversation informative sur le forum « Birkenwald », un truc sur Yahoo montée par deux ou trois demoiselles, pour « les amoureux du Signe de Piste ». Public féminin, restreint et érudit (on y discute de Jean de la Hire à l'occasion), et sans doute aussi un peu amoureux, effectivement ; le prince Eric y concurrencerait fortement le prince William s'il n'était pas fait que de papier et d'encre.
Ces demoiselles ont entrepris d'écrire un Signe de Piste. Bah oui. Inspiré du Bracelet de Vermeil, mais se déroulant de nos jours, avec comme protagoniste principal l'inoxydable Mik Mercadier, le Chat-Tigre lui-même. On peut trouver sur le site un synopsis, et les premiers chapitres déjà écrits.
De ce que j'en ai compris, Mik, surfant sur Internet au lieu de poursuivre ses chères études, trouve une réplique du fameux bracelet en vente sur ebay (ahem). Enquête un petit peu ; découvre un peu plus de haines familiales que de coutume ; il y aurait eu plusieurs bracelets, plusieurs lignées d'Ancourt assassinés ; et ce bracelet-là se serait retrouvé à l'encan par la volonté d'un des Jansen de briser la, euh, spirale. Si j'ai bien compris le ressort de l'histoire, Mik part au Pays Perdu, doit sans doute se faire capturer par quelques ayacks (en 2003 ?) et passe autant d'épreuves qu'il y a de bracelets à récupérer. S'ensuit un « happy end à la SDP ».
Les quelques lignes du prologue, qui parodie celui du Bracelet de 1936, sont assez amusantes, mais le mot « colique », qui apparaît à la ligne 4, ne se serait jamais trouvé sous la plume du maître ! (« de violentes coliques avaient eu raison de la vigueur du jeune homme » : là encore, on croirait lire du Nelly sur le trône !)
D'autres éléments repérés en passant :
Christian d'Ancourt apparaît dans le roman. Ben oui, quoi, il a 80 ans seulement, c'est encore vraisemblable. Ce qui nous dit qu'il a donc survécu à l'Indochine (cf. Les fils de Christian), au Deuxième Bureau (cf.L'affaire Balzac), à moins qu'il n'ait cotoyé le lieutenant Langelot au SNIF ! J'ai suggéré que je verrais bien Christian d'Ancourt officier du renseignement à Alger à la fin des années 50 mais on ne trouve pas cela opportun.
Un liseur suggère de mentionner le Château de Joux dans l'histoire. Certes mais c'est à Pontarlier, donc pas vraiment au Pays Perdu !
On trouve des expressions délicieuses dans les documents préparatoires, par exemple « à tendance à faire dans le social » ; on dirait du Nelly en conversation privée.
Le chapitre 1, s'il n'est pas écrit dans un grand style, présente des trouvailles intéressantes et des idées amusantes. L'ordinateur de Tonton Léon a été victime du virus I Love You, et Mik a (enfin) une copine.
Dans le chapitre 2, Chistian d'Ancourt se fait une séance de vague à l'âme en déballant pour la première fois les souvenirs de son passé scout (qu'il n'a pas ouvert pendant 60 ans, mais pas jetés non plus.) On apprend qu'il tenait un journal, qui l'eut cru ? On y lit aussi le mot « moleskine », qui, tout comme « cretonne », est devenu bien rare dans les lettres françaises. Il y a du frisson, de l'émoi, du pathos ; mais peu d'action pour le moment. Un peu de mytho dans la suite, c'est le côté « catalogue d'uniformes » qui ressort.
Je note aussi que l'URL du site de l'association des Amis est citée dans les notes du livre.
Du coup, comme on s'en doute, je me pose des questions sur l'identité des protagonistes derrière tout cela. Je sais que ces dames sont adhérentes de l'association des Amis du Signe de Piste mais ne fréquentent pas quelqu'un que je pourrais connaître ; c'est comme un cercle indépendant. JC est entré en contact avec elles et devrait sans doute rencontrer l'une ou l'autre sous peu. J'avoue que j'attends avec impatience le compte rendu de la rencontre.
L'une d'elles au moins devrait être informaticienne ; pour mettre « RC1 » dans un titre de document, c'est-à-dire « release candidate one », il faut sans doute être un peu computer geek.
Le chef d'oeuvre de tout le projet se trouve dans le synopsis du dernier chapitre, que je copie-colle ici.
« Banquet, ami-ami avec Gali, promesse de revenir l'année prochaine, retour à la maison...
Et ils se marient et ont beaucoup d'enfants. Pardon je me trompe : c'est un SDP qu'on écrit et pas un conte.
Donc on retrouve Astérix. La fin me semble trop simple.
Oui mais, fin du Bracelet de Vermeil : « ils ont passé quelques jours encore, à se brunir, à être heureux... » (de mémoire). Fin de La Bande des Ayacks : tout le monde fit la fête. Fin de Matricule 512 : tout le monde fait la fête. Fin d'Opération Préludes : ils font la fête. Fin des Voleurs : ils sont tous handicapés. Fin de La Mort d'Eric : il meurt. Fin de Deux rubans noirs : il meurt. Fin du Bachi : il meurt. Il semble que nous n'ayons le choix qu'entre le fête et la tragédie. On tue qui ? »
Voilà qui nous donnera l'énergie de lire cela jusqu'au bout.
cf : le site sur les Signe de Piste
Ces demoiselles ont entrepris d'écrire un Signe de Piste. Bah oui. Inspiré du Bracelet de Vermeil, mais se déroulant de nos jours, avec comme protagoniste principal l'inoxydable Mik Mercadier, le Chat-Tigre lui-même. On peut trouver sur le site un synopsis, et les premiers chapitres déjà écrits.
De ce que j'en ai compris, Mik, surfant sur Internet au lieu de poursuivre ses chères études, trouve une réplique du fameux bracelet en vente sur ebay (ahem). Enquête un petit peu ; découvre un peu plus de haines familiales que de coutume ; il y aurait eu plusieurs bracelets, plusieurs lignées d'Ancourt assassinés ; et ce bracelet-là se serait retrouvé à l'encan par la volonté d'un des Jansen de briser la, euh, spirale. Si j'ai bien compris le ressort de l'histoire, Mik part au Pays Perdu, doit sans doute se faire capturer par quelques ayacks (en 2003 ?) et passe autant d'épreuves qu'il y a de bracelets à récupérer. S'ensuit un « happy end à la SDP ».
Les quelques lignes du prologue, qui parodie celui du Bracelet de 1936, sont assez amusantes, mais le mot « colique », qui apparaît à la ligne 4, ne se serait jamais trouvé sous la plume du maître ! (« de violentes coliques avaient eu raison de la vigueur du jeune homme » : là encore, on croirait lire du Nelly sur le trône !)
D'autres éléments repérés en passant :
Christian d'Ancourt apparaît dans le roman. Ben oui, quoi, il a 80 ans seulement, c'est encore vraisemblable. Ce qui nous dit qu'il a donc survécu à l'Indochine (cf. Les fils de Christian), au Deuxième Bureau (cf.L'affaire Balzac), à moins qu'il n'ait cotoyé le lieutenant Langelot au SNIF ! J'ai suggéré que je verrais bien Christian d'Ancourt officier du renseignement à Alger à la fin des années 50 mais on ne trouve pas cela opportun.
Un liseur suggère de mentionner le Château de Joux dans l'histoire. Certes mais c'est à Pontarlier, donc pas vraiment au Pays Perdu !
On trouve des expressions délicieuses dans les documents préparatoires, par exemple « à tendance à faire dans le social » ; on dirait du Nelly en conversation privée.
Le chapitre 1, s'il n'est pas écrit dans un grand style, présente des trouvailles intéressantes et des idées amusantes. L'ordinateur de Tonton Léon a été victime du virus I Love You, et Mik a (enfin) une copine.
Dans le chapitre 2, Chistian d'Ancourt se fait une séance de vague à l'âme en déballant pour la première fois les souvenirs de son passé scout (qu'il n'a pas ouvert pendant 60 ans, mais pas jetés non plus.) On apprend qu'il tenait un journal, qui l'eut cru ? On y lit aussi le mot « moleskine », qui, tout comme « cretonne », est devenu bien rare dans les lettres françaises. Il y a du frisson, de l'émoi, du pathos ; mais peu d'action pour le moment. Un peu de mytho dans la suite, c'est le côté « catalogue d'uniformes » qui ressort.
Je note aussi que l'URL du site de l'association des Amis est citée dans les notes du livre.
Du coup, comme on s'en doute, je me pose des questions sur l'identité des protagonistes derrière tout cela. Je sais que ces dames sont adhérentes de l'association des Amis du Signe de Piste mais ne fréquentent pas quelqu'un que je pourrais connaître ; c'est comme un cercle indépendant. JC est entré en contact avec elles et devrait sans doute rencontrer l'une ou l'autre sous peu. J'avoue que j'attends avec impatience le compte rendu de la rencontre.
L'une d'elles au moins devrait être informaticienne ; pour mettre « RC1 » dans un titre de document, c'est-à-dire « release candidate one », il faut sans doute être un peu computer geek.
Le chef d'oeuvre de tout le projet se trouve dans le synopsis du dernier chapitre, que je copie-colle ici.
« Banquet, ami-ami avec Gali, promesse de revenir l'année prochaine, retour à la maison...
Et ils se marient et ont beaucoup d'enfants. Pardon je me trompe : c'est un SDP qu'on écrit et pas un conte.
Donc on retrouve Astérix. La fin me semble trop simple.
Oui mais, fin du Bracelet de Vermeil : « ils ont passé quelques jours encore, à se brunir, à être heureux... » (de mémoire). Fin de La Bande des Ayacks : tout le monde fit la fête. Fin de Matricule 512 : tout le monde fait la fête. Fin d'Opération Préludes : ils font la fête. Fin des Voleurs : ils sont tous handicapés. Fin de La Mort d'Eric : il meurt. Fin de Deux rubans noirs : il meurt. Fin du Bachi : il meurt. Il semble que nous n'ayons le choix qu'entre le fête et la tragédie. On tue qui ? »
Voilà qui nous donnera l'énergie de lire cela jusqu'au bout.
cf : le site sur les Signe de Piste
Un charter raccompagnant 55 immigrés clandestins s’apprête à décoller
Je dois dire que, par rapport à l'époque de Jean Louis Debré, on fait bien moins de vacarme. Le mot « charter » ne choque plus (enfin si... moi... qui me rappelle les six heures d'attente avant d'embarquer, il y a très longtemps, dans un Montpellier-Gatwick, mais ni contraint ni forcé).
Pourtant les raccompagnements à la frontière n'ont pas cessé ; il se trouve juste que des raccompagnements d'un ou deux clandestins par avion sont gênants ; d'abord, parce qu'on met un gus sorti de la zone de rétention dans le fond de l'avion, encadré de deux flics eu moins ; ensuite parce que le gus fait du bruit, en général, prend les passagers à témoin, se pose en victime (partant du fait qu'il a le droit de venir ici...), bref, sème la merde au milieu de passagers payants qui risquent même de lui donner gain de cause.
Dans un charter, rien de tout cela ; ils peuvent gueuler tant qu'ils veulent, on les bâillonne au chatterton si besoin est ; voire on les scotche aux accoudoirs &... littéralement ! Je n'invente rien.
Il a été impossible de ne pas voir ce matin à la télé une nana de défense des droits des clandestins (la matière est maigre !) qui s'inquiète donc des possibles « dérapages » quant aux droits de l'homme posés par le retour des charters. Elle veut sans doute parler du chatterton mais ne le mentionne pas. Et entre nous, la classe éco avec ou sans scotch, ça ne change pas grand-chose. (lecteurs, réagissez ici s'il vous plaît)
Il a été en revanche impossible d'entendre la raison pour laquelle il y a eu un moratoire sur les charters, elle est pourtant très instructive : c'est que les derniers du genre vers 97 ont été remplis avec un sous effectif de policiers ; il faut un minimum de deux policiers par clandestin pour assurer la sécurité minimale. L'un de ces vols, particulièrement turbulent et scotché, a failli très mal se terminer. Les passagers, parlant en dialecte, ont tramé pendant le vol, et lancé une émeute sitôt arrivés. Les policiers ont du non seulement faire face à la folie meurtrière des expulsés, mais aussi à celle des maliens au sol (qui n'en pensaient pas moins que leurs compatriotes avaient le droit d'aller en France et d'y rester), alors que la police locale laissait faire. Il existe un récit écrit très vivant et impressionnant de ces événements qui conclut « si on n'a pas les moyens d'expulser des gens en sécurité, on les garde chez soi ! »
A 45 policiers contre 75 expulsés en insurrection, ils n'avaient pas la tâche facile. Le résultat : un airbus incapable de voler, les hublots brisés, les réacteurs détruits à la barre de fer, et la carlingue à moitié incendiée ; les émeutiers avaient en effet tenté de brûler les policiers vivants dans l'avion. Sur les 45 fonctionnaires, 20 sont blessés, deux grièvement. L'avion qui les rapatrie doit faire escale à Marseille pour des soins d'urgence car certains ne sont pas transportables jusqu'à Paris.
On comprend qu'après cela, les policiers ont eu un peu peur des charters. Maintenant, ils ont marre de se prendre la honte de leur vie sur chaque vol. C'est le balancier qui revient.
Pourtant les raccompagnements à la frontière n'ont pas cessé ; il se trouve juste que des raccompagnements d'un ou deux clandestins par avion sont gênants ; d'abord, parce qu'on met un gus sorti de la zone de rétention dans le fond de l'avion, encadré de deux flics eu moins ; ensuite parce que le gus fait du bruit, en général, prend les passagers à témoin, se pose en victime (partant du fait qu'il a le droit de venir ici...), bref, sème la merde au milieu de passagers payants qui risquent même de lui donner gain de cause.
Dans un charter, rien de tout cela ; ils peuvent gueuler tant qu'ils veulent, on les bâillonne au chatterton si besoin est ; voire on les scotche aux accoudoirs &... littéralement ! Je n'invente rien.
Il a été impossible de ne pas voir ce matin à la télé une nana de défense des droits des clandestins (la matière est maigre !) qui s'inquiète donc des possibles « dérapages » quant aux droits de l'homme posés par le retour des charters. Elle veut sans doute parler du chatterton mais ne le mentionne pas. Et entre nous, la classe éco avec ou sans scotch, ça ne change pas grand-chose. (lecteurs, réagissez ici s'il vous plaît)
Il a été en revanche impossible d'entendre la raison pour laquelle il y a eu un moratoire sur les charters, elle est pourtant très instructive : c'est que les derniers du genre vers 97 ont été remplis avec un sous effectif de policiers ; il faut un minimum de deux policiers par clandestin pour assurer la sécurité minimale. L'un de ces vols, particulièrement turbulent et scotché, a failli très mal se terminer. Les passagers, parlant en dialecte, ont tramé pendant le vol, et lancé une émeute sitôt arrivés. Les policiers ont du non seulement faire face à la folie meurtrière des expulsés, mais aussi à celle des maliens au sol (qui n'en pensaient pas moins que leurs compatriotes avaient le droit d'aller en France et d'y rester), alors que la police locale laissait faire. Il existe un récit écrit très vivant et impressionnant de ces événements qui conclut « si on n'a pas les moyens d'expulser des gens en sécurité, on les garde chez soi ! »
A 45 policiers contre 75 expulsés en insurrection, ils n'avaient pas la tâche facile. Le résultat : un airbus incapable de voler, les hublots brisés, les réacteurs détruits à la barre de fer, et la carlingue à moitié incendiée ; les émeutiers avaient en effet tenté de brûler les policiers vivants dans l'avion. Sur les 45 fonctionnaires, 20 sont blessés, deux grièvement. L'avion qui les rapatrie doit faire escale à Marseille pour des soins d'urgence car certains ne sont pas transportables jusqu'à Paris.
On comprend qu'après cela, les policiers ont eu un peu peur des charters. Maintenant, ils ont marre de se prendre la honte de leur vie sur chaque vol. C'est le balancier qui revient.