Une des meilleures messes tradi-paroissiales
Il y a plusieurs catégories de messes tradi dans le monde. Il y a les messes des monastères, qui sont parfaites ; il y a les messes de la Fraternité St Pie X, qui sont des clones ; il y a les messes de la Mitteleuropa où on semble n’avoir jamais connu les déconnades liturgiques (ceci comprend St Bernard à Strasbourg) ; il y a même un peu les messes parisiennes, plus artistes que les autres. Si l’on fait abstraction de toutes ces catégories, la messe de Nanterre est une des meilleures auxquelles j’ai assisté.
Répétons-le : la messe de Nanterre est une des meilleures messes paroissiales relevant de la juridiction épiscopale que j’aie jamais vu en France.
Répétons-le : la messe de Nanterre est une des meilleures messes paroissiales relevant de la juridiction épiscopale que j’aie jamais vu en France.
Le décor
Le quartier est OK ; pavillionnaire un peu vieux, semble calme. Facilité de parking : OK.
Eglise : du néo-roman construit sans doute par des amateurs de renouveau liturgique dans les années, euh, 30 ? 50 ? pas plus vieux en tout cas. Sans doute 30. L’architecture est très « renouveau liturgique » ethousiaste mais un peu maladroite ; des frises « à la romane », en bas-reliefs, courent au-dessus des piliers. Les chapiteaux, stylisés, le sont dans un esprit roman. Pour donner une idée, Ste Marie des Fontenelles ressemble à ce que serait le Barroux s’il n’avait pas été dessiné par des traditionalistes.
Il y a un christ dans l’abside mais pas de croix ; on dirait un crucifix stylisé, glorieux, où manquerait la croix. Le mobilier liturgique est sobre et élégant. Un énorme tabernacle dont la décoration imite telle châsse à reliques qui figurerait bien dans le trésor de Conques, se trouve au fond.
Eglise : du néo-roman construit sans doute par des amateurs de renouveau liturgique dans les années, euh, 30 ? 50 ? pas plus vieux en tout cas. Sans doute 30. L’architecture est très « renouveau liturgique » ethousiaste mais un peu maladroite ; des frises « à la romane », en bas-reliefs, courent au-dessus des piliers. Les chapiteaux, stylisés, le sont dans un esprit roman. Pour donner une idée, Ste Marie des Fontenelles ressemble à ce que serait le Barroux s’il n’avait pas été dessiné par des traditionalistes.
Il y a un christ dans l’abside mais pas de croix ; on dirait un crucifix stylisé, glorieux, où manquerait la croix. Le mobilier liturgique est sobre et élégant. Un énorme tabernacle dont la décoration imite telle châsse à reliques qui figurerait bien dans le trésor de Conques, se trouve au fond.
Le contrôle épiscopal
L’emprise du diocèse est marquée. Les feuilles de chant portent en tête : diocèse de Nanterre – Comission Ecclesia Dei. Les noms des quatre ou cinq prêtres desservants sont mentionnés en fin de feuille. L’un d’eux arpente la nef, en soutane. Les enfants de chœur, quatre plus un cérémoniaire, sont en soutanes rouges et surplis.
Une citation dit « puisque ces événements nous dépassent, feignons d’en être les organisateurs ». Je ne sais pas si la demande pour une messe tradie est si débordante que cela, à considérer la nef pas comble. Il est en revanche certain que Mgr Daucourt a souhaité organiser « ces événements » et à la faire de manière irréprochable. Quitte à avoir la mainmise épiscopale (ce qui ne plait jamais aux tradis, quoi qu’ils puissent prétendre), autant que ce ne soit pas misérable. C’est réussi : belle église, du personnel, chœur aménagé, tout cela est clean, sent le propre et le neuf ; l’évéché ne veut pas traiter les tradis en parents pauvres ni contre leurs tendances. Après tout, les prêtres sont diocésains et pas tenus de porter la soutane. Comme dans d’autres endroits que je connais, ou pourrait sortir une table de la sacristie pour servir d’autel ; ou habiller les servants de « robes de chambre » (Zabou, pas frapper).
En un mot comme en cent, l’affreux méchant évêque semble étonamment bienveillant.
Une citation dit « puisque ces événements nous dépassent, feignons d’en être les organisateurs ». Je ne sais pas si la demande pour une messe tradie est si débordante que cela, à considérer la nef pas comble. Il est en revanche certain que Mgr Daucourt a souhaité organiser « ces événements » et à la faire de manière irréprochable. Quitte à avoir la mainmise épiscopale (ce qui ne plait jamais aux tradis, quoi qu’ils puissent prétendre), autant que ce ne soit pas misérable. C’est réussi : belle église, du personnel, chœur aménagé, tout cela est clean, sent le propre et le neuf ; l’évéché ne veut pas traiter les tradis en parents pauvres ni contre leurs tendances. Après tout, les prêtres sont diocésains et pas tenus de porter la soutane. Comme dans d’autres endroits que je connais, ou pourrait sortir une table de la sacristie pour servir d’autel ; ou habiller les servants de « robes de chambre » (Zabou, pas frapper).
En un mot comme en cent, l’affreux méchant évêque semble étonamment bienveillant.
Les people
Curieusement, d’ailleurs, les fidèles n’ont pas l’air tradi. Est-ce lié ? Très possible. J’ai cherché en vain les scouts à poil ras, les jeunes hommes en culotte de cheval (véridique : ND du Lys, 1999), les vétérans de la milice raie sur le côté pardessus bleu marine et cheveux plaqués, les agents des RG (même profil mais imper mastic), les chevaliers en cape noire brodée, les familles nombreuses se reproduisant par portées, RIEN de tout cela.
Je ne puis m’empêcher de songer à une autre série de fidèles, ceux qui vont à Triors. Triors est trop loin de Grenoble, trop loin de Lyon, trop froid, trop latin, trop grégorien. Bref, aucun tradi digne de ce nom n’y va, sauf si on lui promet de la mître. Et encore, de la mître non-diocésaine ; la crosse de hockey de Mgr Marchand a laissé des mauvais souvenirs. Du coup, ne vont à Triors que les gens des environs, de Romans, de Valence, avec une sensibilité plus grégorienne et contemplative que la moyenne du tradi de base. Je me demande si ND des Fontenelles ne serait pas atteinte par un phénomène semblable : fréquentation locale surtout.
Si c’était le cas, il faudrait généraliser à d’autres paroisses du diocèse ; la fréquentation locale est souhaitable ; devenir un nid à tradis, ce qui inquiétait sans doute l’évêché, ne risque pas de se réaliser. Je connais d’ailleurs quelques monastères « Paul VI » fort conservateurs, qui se cantonnent à ce rite pour ne pas devenir, justement, des nids à tradis. Mais je m’égare…
Je ne puis m’empêcher de songer à une autre série de fidèles, ceux qui vont à Triors. Triors est trop loin de Grenoble, trop loin de Lyon, trop froid, trop latin, trop grégorien. Bref, aucun tradi digne de ce nom n’y va, sauf si on lui promet de la mître. Et encore, de la mître non-diocésaine ; la crosse de hockey de Mgr Marchand a laissé des mauvais souvenirs. Du coup, ne vont à Triors que les gens des environs, de Romans, de Valence, avec une sensibilité plus grégorienne et contemplative que la moyenne du tradi de base. Je me demande si ND des Fontenelles ne serait pas atteinte par un phénomène semblable : fréquentation locale surtout.
Si c’était le cas, il faudrait généraliser à d’autres paroisses du diocèse ; la fréquentation locale est souhaitable ; devenir un nid à tradis, ce qui inquiétait sans doute l’évêché, ne risque pas de se réaliser. Je connais d’ailleurs quelques monastères « Paul VI » fort conservateurs, qui se cantonnent à ce rite pour ne pas devenir, justement, des nids à tradis. Mais je m’égare…
La cérémonie
Le déroulement le la cérémonie était bon ; les servants semblent encore un peu inexpérimentés. Le célébrant s’applique visiblement (mais n’embrasse pas l’autel avant le dominus vobiscum ?) Le sermon est ad hoc (ce n’est donc pas un recyclage de l’homélie des autres messes du dimanche) et délivré avec feu. Contrairement à St André de Grenoble, on ne fait pas la septuagésime en vert et on n’y chante pas le gloria…
Quelques points à améliorer : le célébrant mélange les tons anciens férial et festif pour les oraisons. Du grand art involontaire ! La préface est l’objet d’improvisations similaires quoique moins maîtrisées. Il faut travailler cela. L’un des servants, de même, se croit obligé de faire cette petite gymnastique avec le voile du calice qui, à la postcommunion, a pour but de n’en pas montrer la doublure. Mais il n’y a pas de doublure ! Quiconque, d’ailleurs, saura m’expliquer la raison et la nécessité de ce rite étrange aura toute ma reconnaissance.
Quelques points à améliorer : le célébrant mélange les tons anciens férial et festif pour les oraisons. Du grand art involontaire ! La préface est l’objet d’improvisations similaires quoique moins maîtrisées. Il faut travailler cela. L’un des servants, de même, se croit obligé de faire cette petite gymnastique avec le voile du calice qui, à la postcommunion, a pour but de n’en pas montrer la doublure. Mais il n’y a pas de doublure ! Quiconque, d’ailleurs, saura m’expliquer la raison et la nécessité de ce rite étrange aura toute ma reconnaissance.
Les cantiques : on peut tomber plus bas mais ce n’est pas souhaitable
Le point faible, c’est la musique et tout particulièrement la chorale. Comme d’habitude, soupirent les connaisseurs.
Le choix des cantiques, tout d’abord. Si le propre grégorien et l’ordinaire sont chantés (graduel et trait en psalmodie seulement) – et c’est bien –, le choix des cantiques en français reste contestable. Un cantique à l’esprit saint pour la procession d’entrée du dimanche de la septuagésime, c’est inattendu et inopportun. Le chant de la promesse pour la communion, cela sent la facilité et le goût limite limite. La plume du Père Sevin s’est vite fatiguée, rime après rime. (« ta loi a sur nous-mêmes / un droit sacré / je suis faible, tu m’aimes / je maintiendrai » : le fond est louable et saluable mais cela ne permet pas tout). De même, « nous voulons Dieu » fait partie de cette bordée de cantiques qu’on dirait écrit pour une fanfare de clairons. N’y a-t-il pas mieux dans le répertoire ?
Le choix des cantiques, tout d’abord. Si le propre grégorien et l’ordinaire sont chantés (graduel et trait en psalmodie seulement) – et c’est bien –, le choix des cantiques en français reste contestable. Un cantique à l’esprit saint pour la procession d’entrée du dimanche de la septuagésime, c’est inattendu et inopportun. Le chant de la promesse pour la communion, cela sent la facilité et le goût limite limite. La plume du Père Sevin s’est vite fatiguée, rime après rime. (« ta loi a sur nous-mêmes / un droit sacré / je suis faible, tu m’aimes / je maintiendrai » : le fond est louable et saluable mais cela ne permet pas tout). De même, « nous voulons Dieu » fait partie de cette bordée de cantiques qu’on dirait écrit pour une fanfare de clairons. N’y a-t-il pas mieux dans le répertoire ?
L’orgue : mmmh…. certes… oui…
L’orgue, ensuite. L’accompagnement de l’introit était étrange : l’antienne a capella, puis le psaume cum organo. Hélas, l’organiste ne semblait pas en mesure de bien entendre la teneur du verset, et tapotait toutes les notes peu discrètement pour savoir laquelle s’accordait bien avec ce que la chorale chantait. Il crut la trouver, n’entendit pas qu’elle était un demi-ton à côté. Beaux frottements non voulus pas le compositeur… Quelle idée aussi d’accompagner juste le verset ! Si la chorale est capable de chanter « circumdederunt me » toute seule, elle peut bien chanter le reste dans la foulée sans le soutien d’un instrument !
C’est d’autant plus vrai que l’accompagnement des autres pièces (le kyriale) était tellement tonal, tellement chargé, qu’on se surprenait à souhaiter que l’organiste épurât son jeu ou se bornât à jouer quelques pièces (telle cet extrait de l’Orgelbüchlein après l’élévation) qui auraient pu agréablement remplacer des cantiques francophones peu brillants.
C’est d’autant plus vrai que l’accompagnement des autres pièces (le kyriale) était tellement tonal, tellement chargé, qu’on se surprenait à souhaiter que l’organiste épurât son jeu ou se bornât à jouer quelques pièces (telle cet extrait de l’Orgelbüchlein après l’élévation) qui auraient pu agréablement remplacer des cantiques francophones peu brillants.
La chorale : beaucoup de travail reste à faire
La chorale, enfin. Je ne veux pas diminuer son mérite : quelques mois après le lancement de cette messe, elle est capable de chanter l’introit, la communion et le kyriale toutes les semaines. L’exemple d’autres paroisses montre que l’intégralité du propre n’est pas une chimère. Je ne recommande pas de viser cela tout de suite. La chorale, dans l’état, est inexpérimentée ; elle sait aligner les bonnes notes et le bon rythme, ou plutôt la bonne « mesure » des pièces qu’elle chante. C’est au détriment de tout le reste.
Ne prenez pas cela comme de la cruauté ou de la perfidie, de la part d’un ayatollah grégorien : le niveau de la chorale est celui d’un ordinateur ou d’une machine à coudre. Les bonnes notes dans le bon ordre, et un respect à la lettre de la méthode de Dom Mocquereau. En trois mois, c’est pas mal ; peut-être y a-t-il des vétérans d’autres chorales ? Mais on peut faire mieux ; et il faut vouloir faire mieux.
La première amélioration est à chercher dans l’articulation. On vante le fondu des timbres des voix de Solesmes ; cela ne veut pas dire qu’il faille atteindre le fondu des syllabes à Nanterre ! Les mots doivent être absolument intelligibles, articulés ; se courber sur la note juste, le rythme juste, ne doit pas faire disparaître ni voyelles ni consolles. « gemitus mortis » doit sonner comme « gggemmitusss morrrtiss », pas comme « émitou o’ti ». Marquez les accents toniques. « dolOres inFERni » et le reste. Mordez dans les mots. Cela semble outré ? dans la nef, cela semblera juste. Que vos A soient des A, vos I des I.
Deuxième amélioration, plus difficile : le sens du mot. Le grégorien, c’est du latin chanté. Il faut qu’un latiniste comprenne ce que vous dites, o choristes. A la sexagésime, on chantera « et ne repellas in finem » à l’introït, avec le « in » qui commence au levé. La tyrannie des ictus ne doit pas empêcher de chanter « repellas * in » et pas « repella * sin » comme on l’entend trop souvent – quand on l’entend. L’intelligibilité des mots a le privilège de perturber la férule des ictus, de les retarder ad libitum : le mot latin figure dans les manuscrits grégoriens, l’ictus n’y est pas. Place au plus ancien.
Il en est de même pour les passages récités : « et in tribulatione mea », introit de la septuagésime : toutes ces syllabes ne durent pas exactement le même temps. Il faut faire sentir le mot, « tribulatione » avec son élan vers l’accent, et éviter de marteler TRI-bu-LA-ti-O-ne de façon isochrone.
Je suggère donc de ne pas chercher à chanter le graduel, ou le trait ou l’alleluia pour le moment mais de se concentrer sur l’excellence de l’interprétation des pièces déjà chantées : de meilleurs introïts, de meilleures communions, un meilleur kyriale. Ce dernier est peut être le bon terrain pour commencer à s’améliorer. Ayez votre 800 sous les yeux lorsque vous chantez ce que vous savez par cœur car en certains endroits vous ne chantez pas ce qui est écrit, vous pointez des notes qui ne le sont pas. Apprenez d’autres kyriales, le 4, le 12, ceux des temps spéciaux (le 17 pour le carême, le 1 pour Pâques, le 9 pour les fêtes de la Ste Vierge). Apprenez le credo 1. Travaillez à interpréter parfaitement ce qui est imprimé, à répondre au doigt et à l’œil aux gestes du chef. Travaillez l’articulation, la prononciation, la clarté du texte ; c’est possible de le faire sur toutes ces pièces. Ensuite, après six mois, passez aux introïts.
Ne prenez pas cela comme de la cruauté ou de la perfidie, de la part d’un ayatollah grégorien : le niveau de la chorale est celui d’un ordinateur ou d’une machine à coudre. Les bonnes notes dans le bon ordre, et un respect à la lettre de la méthode de Dom Mocquereau. En trois mois, c’est pas mal ; peut-être y a-t-il des vétérans d’autres chorales ? Mais on peut faire mieux ; et il faut vouloir faire mieux.
La première amélioration est à chercher dans l’articulation. On vante le fondu des timbres des voix de Solesmes ; cela ne veut pas dire qu’il faille atteindre le fondu des syllabes à Nanterre ! Les mots doivent être absolument intelligibles, articulés ; se courber sur la note juste, le rythme juste, ne doit pas faire disparaître ni voyelles ni consolles. « gemitus mortis » doit sonner comme « gggemmitusss morrrtiss », pas comme « émitou o’ti ». Marquez les accents toniques. « dolOres inFERni » et le reste. Mordez dans les mots. Cela semble outré ? dans la nef, cela semblera juste. Que vos A soient des A, vos I des I.
Deuxième amélioration, plus difficile : le sens du mot. Le grégorien, c’est du latin chanté. Il faut qu’un latiniste comprenne ce que vous dites, o choristes. A la sexagésime, on chantera « et ne repellas in finem » à l’introït, avec le « in » qui commence au levé. La tyrannie des ictus ne doit pas empêcher de chanter « repellas * in » et pas « repella * sin » comme on l’entend trop souvent – quand on l’entend. L’intelligibilité des mots a le privilège de perturber la férule des ictus, de les retarder ad libitum : le mot latin figure dans les manuscrits grégoriens, l’ictus n’y est pas. Place au plus ancien.
Il en est de même pour les passages récités : « et in tribulatione mea », introit de la septuagésime : toutes ces syllabes ne durent pas exactement le même temps. Il faut faire sentir le mot, « tribulatione » avec son élan vers l’accent, et éviter de marteler TRI-bu-LA-ti-O-ne de façon isochrone.
Je suggère donc de ne pas chercher à chanter le graduel, ou le trait ou l’alleluia pour le moment mais de se concentrer sur l’excellence de l’interprétation des pièces déjà chantées : de meilleurs introïts, de meilleures communions, un meilleur kyriale. Ce dernier est peut être le bon terrain pour commencer à s’améliorer. Ayez votre 800 sous les yeux lorsque vous chantez ce que vous savez par cœur car en certains endroits vous ne chantez pas ce qui est écrit, vous pointez des notes qui ne le sont pas. Apprenez d’autres kyriales, le 4, le 12, ceux des temps spéciaux (le 17 pour le carême, le 1 pour Pâques, le 9 pour les fêtes de la Ste Vierge). Apprenez le credo 1. Travaillez à interpréter parfaitement ce qui est imprimé, à répondre au doigt et à l’œil aux gestes du chef. Travaillez l’articulation, la prononciation, la clarté du texte ; c’est possible de le faire sur toutes ces pièces. Ensuite, après six mois, passez aux introïts.
En conclusion : ondes positives ; une chance pour l’Eglise
Voici donc trois mois que la première messe légitime selon le rit de 62 a été dite. Je m’attendais à trouver quelque chose de plus terne, de plus ronronnant, de plus identitaire ; j’ai été agréablement surpris par à peu près tout. Si tous les diocèses faisaient ce que celui de Nanterre a fait là, nous aurions peut être des tradis heureux en France, du moins satisfaits dans leurs revendications les plus emblématiques. Nous aurions ainsi une contestation bien affaiblie – et la contestation n’est pas bonne dans l’Eglise.
Il faut souhaiter que cette année concédée ad experimentum soit positive et renouvelée ad libitum, ne serait-ce que pour ne pas décevoir ceux qui s’y sont manifestement investis (il y a bien une maman qui a du faire les soutanes, non ?). Il faut souhaiter que la bénignité d’une telle messe, si elle est authentique, brille suffisamment pour convaincre l’évêque que ce bon arbre porte de bon fruits, pour témoigner qu’une cohabitation avec le rit de St Pie V ne débouche pas sur une guerre perpétuelle. Il faut espérer que cette première graine en annonce d’autres. Je suis pour ma part convaincu que les aspects négatifs de tradiland, voire tradiland même, peuvent être effacés par une concession ample de messes « st pie V » au bénéfices de communautés paroissiales locales. Au pire on diluera les esprits chagrins dans le nombre, ou on les fera fuir par le côté « paroissial » (il est vital, à cet égard, de ne pas concéder de « catéchisme tradi » pour cette raison) ; au mieux le diocèse et l’Eglise toute entière y gagneront des fidèles zélés, des vocations même – et tout sera pour le mieux.
Je rêve ? Je vis à disneyland ? Peut-être ! Mais j’ai eu la rare impression que la messe tradi de Nanterre, au contraire de nombre d’autres, était assez dépourvue d’esprit de critique ou d’obstination adversaire. C’est une chance pour les « parties » de s’apprivoiser, une chance unique dans un contexte de « dégel » comme on n’en a jamais vu au Vatican. Il serait opportun, avisé et charitable de saisir l’occasion et de tenter d’en tirer du bien, d’un côté comme de l’autre.
Il faut souhaiter que cette année concédée ad experimentum soit positive et renouvelée ad libitum, ne serait-ce que pour ne pas décevoir ceux qui s’y sont manifestement investis (il y a bien une maman qui a du faire les soutanes, non ?). Il faut souhaiter que la bénignité d’une telle messe, si elle est authentique, brille suffisamment pour convaincre l’évêque que ce bon arbre porte de bon fruits, pour témoigner qu’une cohabitation avec le rit de St Pie V ne débouche pas sur une guerre perpétuelle. Il faut espérer que cette première graine en annonce d’autres. Je suis pour ma part convaincu que les aspects négatifs de tradiland, voire tradiland même, peuvent être effacés par une concession ample de messes « st pie V » au bénéfices de communautés paroissiales locales. Au pire on diluera les esprits chagrins dans le nombre, ou on les fera fuir par le côté « paroissial » (il est vital, à cet égard, de ne pas concéder de « catéchisme tradi » pour cette raison) ; au mieux le diocèse et l’Eglise toute entière y gagneront des fidèles zélés, des vocations même – et tout sera pour le mieux.
Je rêve ? Je vis à disneyland ? Peut-être ! Mais j’ai eu la rare impression que la messe tradi de Nanterre, au contraire de nombre d’autres, était assez dépourvue d’esprit de critique ou d’obstination adversaire. C’est une chance pour les « parties » de s’apprivoiser, une chance unique dans un contexte de « dégel » comme on n’en a jamais vu au Vatican. Il serait opportun, avisé et charitable de saisir l’occasion et de tenter d’en tirer du bien, d’un côté comme de l’autre.