Un sondage international sur la « lecture des Ecritures » vient d’être présenté hier au Vatican. Il ressort de l’enquête que la France présente «le plus haut niveau de sécularisation» et que les français sont «les plus mauvais élèves» en ce qui concerne la connaissance de la Bible. Les résultats sont présentés en détail sur certains sites. A la question : «Avez-vous lu au moins un passage de la Bible au cours de l’année ?», 20% de Français ont répondu favorablement. Et dans cette catégorie on ne doit guère compter de catholiques pratiquants qui, dans leur majorité, ont perdu le sens de la Parole de Dieu. C’était déjà le cas à l’époque de Claudel qui écrivait : « la Bible, il faut s’y attacher, il faut y séjourner, il faut s’en imprégner car toute l’Ecriture divinement inspirée est du pain ».
Prenons le cas des tradis. Ils s’enorgueillissent de lire la Bible avec mesure et prudence : «Notre religion c’est pas une religion du Livre… on n’est pas des juifs ou des musulmans…on est beaucoup mieux que ça… Notre religion c’est celle des Pélés, du Scoutisme, de l'Enfant Jésus… La Bible c’est bon pour les protestants»... Que la Bible soit toute entière entrée dans le vêtement liturgique au cours des siècles les laisse pareillement dubitatifs. «Les Psaumes, on n’y comprend goutte. L’important c’est qu’ils offrent la matière de chants grégoriens qui nous enivrent, qui excitent en nous des émotions esthétisantes confondues avec la grâce divine. Un thomiste dans les années trente disait qu’il fallait corriger les Evangiles par saint Thomas d’Aquin... On fait pareil… le grégorien, le latin ont d’abord chez nous pour fonction de neutraliser les effets, le «venin» comme disait Maurras, de la Bible, du Magnificat. Ce qu’il y a de subversif, d’attentatoire à notre dignité bourgeoise, on l’enrobe de miel, on l’émascule, on l’aseptise»…
Dans l’autre camp, celui des «conciliaires», le fiasco est presque aussi retentissant. Cette fameuse liturgie de la parole, qui devait restituer ce sens de la parole de Dieu évoqué plus haut, consiste dans nos paroisses à lire simplement les textes sacrés, à laisser un «temps de silence» aux fidèles désemparés pour les méditer, mais sans jamais proposer la moindre exégèse, sauf celle qui, issue de la méthode historico-critique, revient à tout expliquer par le contexte. Si saint Paul affirme que «les femmes doivent être soumises à leurs maris», c’est qu’à son époque l’apôtre vivait dans un contexte de misogynie. Les bienfaits du féminisme, il n’a pas pu les connaitre..D’où son propos malencontreux. ..Le reste c’est du commentaire sociologique ou moralisant, sans intérêt. L'enquête nous révèle pourtant que la grande majorité des personnes interrogées considèrent la Bible comme un «texte difficile» qui demande un «accompagnement» et des explications. Le plus frappant encore c'est que même dans la France déchristianisée, 62% des sondés estiment que le contenu des Ecritures sacrées est véridique. Il est donc évident que clergé et laïcs ne remplissent pas leur rôle dans l'apprentissage des notions indispensables à l'intelligence des textes bibliques.
Ps : J’ai beaucoup ri en lisant, dans le Figaro, la réaction du père Villemin, professeur de «théologie» à l’Institut «catholique» de Paris : «La France est le pays le plus touché par la disparition du religieux dans l'espace public, et par ricochet dans l'espace privé.»
Prenons le cas des tradis. Ils s’enorgueillissent de lire la Bible avec mesure et prudence : «Notre religion c’est pas une religion du Livre… on n’est pas des juifs ou des musulmans…on est beaucoup mieux que ça… Notre religion c’est celle des Pélés, du Scoutisme, de l'Enfant Jésus… La Bible c’est bon pour les protestants»... Que la Bible soit toute entière entrée dans le vêtement liturgique au cours des siècles les laisse pareillement dubitatifs. «Les Psaumes, on n’y comprend goutte. L’important c’est qu’ils offrent la matière de chants grégoriens qui nous enivrent, qui excitent en nous des émotions esthétisantes confondues avec la grâce divine. Un thomiste dans les années trente disait qu’il fallait corriger les Evangiles par saint Thomas d’Aquin... On fait pareil… le grégorien, le latin ont d’abord chez nous pour fonction de neutraliser les effets, le «venin» comme disait Maurras, de la Bible, du Magnificat. Ce qu’il y a de subversif, d’attentatoire à notre dignité bourgeoise, on l’enrobe de miel, on l’émascule, on l’aseptise»…
Dans l’autre camp, celui des «conciliaires», le fiasco est presque aussi retentissant. Cette fameuse liturgie de la parole, qui devait restituer ce sens de la parole de Dieu évoqué plus haut, consiste dans nos paroisses à lire simplement les textes sacrés, à laisser un «temps de silence» aux fidèles désemparés pour les méditer, mais sans jamais proposer la moindre exégèse, sauf celle qui, issue de la méthode historico-critique, revient à tout expliquer par le contexte. Si saint Paul affirme que «les femmes doivent être soumises à leurs maris», c’est qu’à son époque l’apôtre vivait dans un contexte de misogynie. Les bienfaits du féminisme, il n’a pas pu les connaitre..D’où son propos malencontreux. ..Le reste c’est du commentaire sociologique ou moralisant, sans intérêt. L'enquête nous révèle pourtant que la grande majorité des personnes interrogées considèrent la Bible comme un «texte difficile» qui demande un «accompagnement» et des explications. Le plus frappant encore c'est que même dans la France déchristianisée, 62% des sondés estiment que le contenu des Ecritures sacrées est véridique. Il est donc évident que clergé et laïcs ne remplissent pas leur rôle dans l'apprentissage des notions indispensables à l'intelligence des textes bibliques.
Ps : J’ai beaucoup ri en lisant, dans le Figaro, la réaction du père Villemin, professeur de «théologie» à l’Institut «catholique» de Paris : «La France est le pays le plus touché par la disparition du religieux dans l'espace public, et par ricochet dans l'espace privé.»