Lu sur Yahoo
MOSCOU (AFP) - Un courant nationaliste au sein de l'Eglise orthodoxe russe milite depuis plusieurs mois pour canoniser Ivan le Terrible et le guérisseur mystique et débauché du dernier tsar Grigori Raspoutine, mais il se heurte à un "niet" ferme du patriarche Alexis II.
Plusieurs sites internet, de petites publications religieuses et nationalistes et l'animatrice d'une émission de la radio publique Golos Rossii, Jeanna Bitchevskaïa, mènent cette campagne qui présente le tsar cruel du XVIe siècle comme un homme pieux et généreux et Raspoutine comme un martyr qui a protégé le dernier souverain russe et a été tué par des francs-maçons (sous-entendu juifs).
Ses promoteurs nient et taxent de "calomnies" aussi bien les nombreux assassinats - y compris ceux de plusieurs ecclésiastiques - ordonnés par Ivan le Terrible, que les orgies de Raspoutine, dont il est établi par ailleurs qu'il a été tué par le prince Félix Ioussoupov et ses camarades, des aristocrates monarchistes.
Les racines de cet étrange mouvement sont plongées "dans un phénomène de contre-culture, une religiosité populaire apparue dans les années 40 du siècle dernier", a expliqué à l'AFP l'historien de l'Eglise orthodoxe russe Alexeï Beglov.
Au moment où la répression stalinienne faisait rage, des paysans de certaines régions reculées, percevant la situation comme le règne de l'ante-Christ, ont fui la société, refusant de voter, de travailler dans les kolkhozes, voire de fréquenter les églises autorisées par les communistes. Certains voyaient dans le dernier tsar un nouveau Messie, dont le martyre a racheté le peuple russe, et dans Raspoutine, son précurseur, comme Jean-Baptiste l'a été pour Jésus Christ.
Ce courant de pensée connaît actuellement une certaine renaissance, alimentée par l'idéologie anti-globaliste et anarchisante qui s'exprime par exemple dans le mouvement contre l'attribution à tout citoyen d'un numéro fiscal, relève Beglov.
Aux tenants de cette vision des choses, la canonisation en août 2000 du tsar Nicolas II et de toute sa famille comme "martyrs", apparaît tout à fait insuffisante.
"Il s'agit de sectes, certes peu nombreuses, mais qui font beaucoup de bruit. Certaines se situent à la périphérie de l'Eglise orthodoxe russe, d'autres en marge", a déclaré à l'AFP Alexandre Dvorkine, expert de la problématique des sectes au Patriarcat de Moscou.
Selon lui, ce courant attire beaucoup d'ardents néophytes, dont le niveau de culture religieuse est très bas. "Ces gens-là veulent un schisme sous n'importe quel prétexte. Et le risque de schisme demeure, c'est pour cela qu'il faut en parler", estime l'expert.
Le patriarche orthodoxe russe Alexis II s'est déclaré à plusieurs reprises contre toute idée de canonisation d'Ivan le Terrible (1533-1584), coupable selon lui de la mort de milliers d'innocents et dont des icônes sont apparues en Russie récemment, comme celles de Raspoutine d'ailleurs.
"Il ne faut pas louer en même temps les martyrs et leurs bourreaux. Une canonisation d'Ivan le Terrible mettrait en doute l'acte prophétique du métropolite Philippe", qu'Ivan le Terrible avait fait tuer après qu'il eut refusé de le bénir, a déclaré Alexis II le mois dernier.
"De même, il n'y a aucune raison d'évoquer une canonisation de Grigori Raspoutine, dont la moralité douteuse avait jeté une ombre sur les futurs martyrs de l'auguste famille de Nicolas II", a ajouté le patriarche"
MOSCOU (AFP) - Un courant nationaliste au sein de l'Eglise orthodoxe russe milite depuis plusieurs mois pour canoniser Ivan le Terrible et le guérisseur mystique et débauché du dernier tsar Grigori Raspoutine, mais il se heurte à un "niet" ferme du patriarche Alexis II.
Plusieurs sites internet, de petites publications religieuses et nationalistes et l'animatrice d'une émission de la radio publique Golos Rossii, Jeanna Bitchevskaïa, mènent cette campagne qui présente le tsar cruel du XVIe siècle comme un homme pieux et généreux et Raspoutine comme un martyr qui a protégé le dernier souverain russe et a été tué par des francs-maçons (sous-entendu juifs).
Ses promoteurs nient et taxent de "calomnies" aussi bien les nombreux assassinats - y compris ceux de plusieurs ecclésiastiques - ordonnés par Ivan le Terrible, que les orgies de Raspoutine, dont il est établi par ailleurs qu'il a été tué par le prince Félix Ioussoupov et ses camarades, des aristocrates monarchistes.
Les racines de cet étrange mouvement sont plongées "dans un phénomène de contre-culture, une religiosité populaire apparue dans les années 40 du siècle dernier", a expliqué à l'AFP l'historien de l'Eglise orthodoxe russe Alexeï Beglov.
Au moment où la répression stalinienne faisait rage, des paysans de certaines régions reculées, percevant la situation comme le règne de l'ante-Christ, ont fui la société, refusant de voter, de travailler dans les kolkhozes, voire de fréquenter les églises autorisées par les communistes. Certains voyaient dans le dernier tsar un nouveau Messie, dont le martyre a racheté le peuple russe, et dans Raspoutine, son précurseur, comme Jean-Baptiste l'a été pour Jésus Christ.
Ce courant de pensée connaît actuellement une certaine renaissance, alimentée par l'idéologie anti-globaliste et anarchisante qui s'exprime par exemple dans le mouvement contre l'attribution à tout citoyen d'un numéro fiscal, relève Beglov.
Aux tenants de cette vision des choses, la canonisation en août 2000 du tsar Nicolas II et de toute sa famille comme "martyrs", apparaît tout à fait insuffisante.
"Il s'agit de sectes, certes peu nombreuses, mais qui font beaucoup de bruit. Certaines se situent à la périphérie de l'Eglise orthodoxe russe, d'autres en marge", a déclaré à l'AFP Alexandre Dvorkine, expert de la problématique des sectes au Patriarcat de Moscou.
Selon lui, ce courant attire beaucoup d'ardents néophytes, dont le niveau de culture religieuse est très bas. "Ces gens-là veulent un schisme sous n'importe quel prétexte. Et le risque de schisme demeure, c'est pour cela qu'il faut en parler", estime l'expert.
Le patriarche orthodoxe russe Alexis II s'est déclaré à plusieurs reprises contre toute idée de canonisation d'Ivan le Terrible (1533-1584), coupable selon lui de la mort de milliers d'innocents et dont des icônes sont apparues en Russie récemment, comme celles de Raspoutine d'ailleurs.
"Il ne faut pas louer en même temps les martyrs et leurs bourreaux. Une canonisation d'Ivan le Terrible mettrait en doute l'acte prophétique du métropolite Philippe", qu'Ivan le Terrible avait fait tuer après qu'il eut refusé de le bénir, a déclaré Alexis II le mois dernier.
"De même, il n'y a aucune raison d'évoquer une canonisation de Grigori Raspoutine, dont la moralité douteuse avait jeté une ombre sur les futurs martyrs de l'auguste famille de Nicolas II", a ajouté le patriarche"