Parmi vos fréquentations, vous avez sans doute remarqué que la plupart ont cessé depuis longtemps d’accorder la moindre once de crédibilité aux catholiques. Ils ne prennent même plus la peine de les prendre pour cible de leurs moqueries salaces. On ne rit pas aux dépens d’êtres diminués, affectés par une lâcheté congénitale héritée de décennies de compromissions. A vrai dire, le catholicisme les français s’en tapent. Pouvons-nous leur en faire grief ? Les catholiques ne représentent plus la moindre menace pour la société, le système et plus encore pour la laïcité. C’est une évidence pour tous. Et puis les discussions sur le préservatif et l’avortement fatiguent même les plus acharnés des libertaires. Là où par contre nous avons toutes les raisons d’être troublés, c’est en constatant que nombre de croyants, même ceux qui ont pour charge de défendre les intérêts de l’Eglise, semblent considérer la disparition du catholicisme en France avec la même indifférence. Puisons un exemple dans l’actualité du jour….
En lisant quelques infos religieuses, j’apprends que Giovanni Maria Vian, le nouveau directeur de L’Osservatore Romano, quotidien «officieux» du Saint-Siège, vient de signer un accord avec Bayard pour favoriser la diffusion du journal. C’est très bien, on est content pour lui, Giovanni, il va pouvoir sabrer le champagne, en présence de femme et enfants, voire de prélats du Vatican. On fait avancer son affaire, c’est très bien… Mais il s’avère que le groupe Bayard est gangréné depuis longtemps par l'idéologie progressiste. Il suffit de consulter ses publications pour s'en convaincre. On trouve moins d’anti-catholicisme viscéral parmi les universitaires (disons de la Sorbonne puisque c’est un milieu que je connais) que dans ce groupe de presse dont je n’oserais même pas m’approcher sans me boucher le nez.
« Nous avons choisi Bayard, explique Giovanni Maria Vian, parce qu’il est le groupe de presse catholique français le plus important» : Propos assez révélateur et que je tiens pour extrêmement grave. Les catholiques en «place», pour remédier à leur perte d’influence dans la société, sont prêts à sacrifier la substance du message chrétien pour sauvegarder une apparence de visibilité. Ce qui importe pour ce monsieur, c’est l’importance du réseau, et non la nature du catholicisme qu’il cherche à propager. Tout cela dénote une soumission pathologique à l’esprit du monde, pourfendu par les meilleurs des chrétiens tout au long des siècles. Pourtant nécessairement un jour ou l’autre, il va falloir choisir : le Christ, son Royaume, ou le monde dont saint Jean nous dit qu’il est «plongé dans le Malin».
Aujourd’hui un philosophe catholique, propagateur du cartésianisme, a prononcé son discours sous la Coupole des Immortels : Jean-Luc Marion. Un autre académicien immortel, Mgr Dagens, lui a répondu en tentant de retrouver la verve sacrée d’un Bossuet. Tout cela est beau, magnifique. On peut être un nain et un immortel à la fois : spécificité bien française. Notre philosophe, produit lui aussi des Grandes Ecoles, comme on en compte tant chez les catholiques (toujours la fascination du «grand», du «prestigieux»), ce philosophe donc a osé prononcer cette énormité dans le journal La Croix : «Certains chrétiens se crispent dans un état caduc et passé de la philosophie, appartenant à une époque scolastique, où la rationalité était définie de manière restrictive, où la confrontation entre foi et raison n’existaient pas. Mais ils n’ont rien compris aux enjeux actuels». Un chrétien un tant soit peu informé sait que toute la scolastique médiévale repose sur la confrontation entre la foi et la raison. Mais pour notre penseur, partir d’Aristote ou de Platon, ce n’est pas se fonder sur la rationalité. Les pauvres médiévaux ignoraient Descartes et Heidegger, un autre de ses maîtres qui avait le don de formuler des banalités sur l'être et la mort en langage abscons et avec des néologismes pompeux. Signalons que notre philosophe faisait aussi partie de ceux qui ont signé la fameuse pétition protestant contre la levée de l’excommunication des évêques de la Fraternité Saint Pie X.
L’Osservatore Romano , relayé par le journal La Croix, propriété du groupe Bayard, ne devrait pas manquer en tout cas de saluer l’influence recouvrée de la pensée catholique en France, enfin en phase avec les enjeux de la modernité.
En lisant quelques infos religieuses, j’apprends que Giovanni Maria Vian, le nouveau directeur de L’Osservatore Romano, quotidien «officieux» du Saint-Siège, vient de signer un accord avec Bayard pour favoriser la diffusion du journal. C’est très bien, on est content pour lui, Giovanni, il va pouvoir sabrer le champagne, en présence de femme et enfants, voire de prélats du Vatican. On fait avancer son affaire, c’est très bien… Mais il s’avère que le groupe Bayard est gangréné depuis longtemps par l'idéologie progressiste. Il suffit de consulter ses publications pour s'en convaincre. On trouve moins d’anti-catholicisme viscéral parmi les universitaires (disons de la Sorbonne puisque c’est un milieu que je connais) que dans ce groupe de presse dont je n’oserais même pas m’approcher sans me boucher le nez.
« Nous avons choisi Bayard, explique Giovanni Maria Vian, parce qu’il est le groupe de presse catholique français le plus important» : Propos assez révélateur et que je tiens pour extrêmement grave. Les catholiques en «place», pour remédier à leur perte d’influence dans la société, sont prêts à sacrifier la substance du message chrétien pour sauvegarder une apparence de visibilité. Ce qui importe pour ce monsieur, c’est l’importance du réseau, et non la nature du catholicisme qu’il cherche à propager. Tout cela dénote une soumission pathologique à l’esprit du monde, pourfendu par les meilleurs des chrétiens tout au long des siècles. Pourtant nécessairement un jour ou l’autre, il va falloir choisir : le Christ, son Royaume, ou le monde dont saint Jean nous dit qu’il est «plongé dans le Malin».
Aujourd’hui un philosophe catholique, propagateur du cartésianisme, a prononcé son discours sous la Coupole des Immortels : Jean-Luc Marion. Un autre académicien immortel, Mgr Dagens, lui a répondu en tentant de retrouver la verve sacrée d’un Bossuet. Tout cela est beau, magnifique. On peut être un nain et un immortel à la fois : spécificité bien française. Notre philosophe, produit lui aussi des Grandes Ecoles, comme on en compte tant chez les catholiques (toujours la fascination du «grand», du «prestigieux»), ce philosophe donc a osé prononcer cette énormité dans le journal La Croix : «Certains chrétiens se crispent dans un état caduc et passé de la philosophie, appartenant à une époque scolastique, où la rationalité était définie de manière restrictive, où la confrontation entre foi et raison n’existaient pas. Mais ils n’ont rien compris aux enjeux actuels». Un chrétien un tant soit peu informé sait que toute la scolastique médiévale repose sur la confrontation entre la foi et la raison. Mais pour notre penseur, partir d’Aristote ou de Platon, ce n’est pas se fonder sur la rationalité. Les pauvres médiévaux ignoraient Descartes et Heidegger, un autre de ses maîtres qui avait le don de formuler des banalités sur l'être et la mort en langage abscons et avec des néologismes pompeux. Signalons que notre philosophe faisait aussi partie de ceux qui ont signé la fameuse pétition protestant contre la levée de l’excommunication des évêques de la Fraternité Saint Pie X.
L’Osservatore Romano , relayé par le journal La Croix, propriété du groupe Bayard, ne devrait pas manquer en tout cas de saluer l’influence recouvrée de la pensée catholique en France, enfin en phase avec les enjeux de la modernité.