Le 27 juin 2006 à la Sorbonne, en la fête de Notre Dame du Perpétuel Secours, je me suis vu décerner le titre de docteur de l’université, avec la mention très honorable et les félicitations du jury. Je remercie Michel Jacques d’avoir offert aux lecteurs du Forum Catholique un mini compte rendu le soir même de ma soutenance. Cet événement a été l’occasion d’enrichir ma galerie de photos. N’hésitez pas à la visiter.
L’originalité de ma thèse, sa profondeur ont été reconnues par tous les membres du jury. Des critiques bien sûr ont formulées. Je ne crois pas nécessaire de m’y attarder. Mon style par contre a fait l’unanimité :
Ainsi Pierre Jourde a-t-il pu écrire dans son rapport préliminaire de thèse : « Presque tous les chapitres séduisent par leur concision et leur clarté. C’est dans l’ensemble l’une des grandes qualités de ce volume que de développer des analyses très approfondies dans un style toujours limpide et ferme ».
Pierre Glaudes a salué les formules heureuses qui émaillent ma thèse …Il a cité ce passage consacré à Barbey d’Aurevilly :
« Ce qui frappe de prime abord, c’est ce goût de l’outrance et de la provocation qui se retrouve même dans ses œuvres les plus catholiques. Son emphase et son sens de la démesure lui assurent les sarcasmes de ceux-là même dont il escompte l’hostilité et l’inimitié, les athées, les ennemis de l’Église, les naturalistes mais aussi les catholiques déconfits qui s’accommodent d’une religion molle, sans mystère, tous ceux que le surnaturel incommode. Aux esprits ratatinés il oppose sa superbe »
Et cet autre passage sur Sainte Lydwine de Schiedam de Huysmans:
« La sainte étant à l’hagiographie huysmanienne ce que le mousquetaire est au roman de capes et d’épées, il fallait s’attendre à ce que l’insigne de la bravoure et de l’héroïsme lui fût attribué. Elle poursuit la mission que lui a assignée son confesseur avec un entêtement qui tient beaucoup à sa concupiscence de douleurs et à sa “gloutonnerie de plaies” ».
Mais il a regretté que mon étude s’apparente davantage à un essai qu’à une thèse d’histoire littéraire. Voici ce qu’il écrit dans son pré-rapport : « Mr. Mulot aurait pu se livrer à une enquête méthodique, la plus exhaustive possible, sur divers points intéressant son sujet. Il aurait pu tenter de recenser les sources éclectiques du « dogme universel » de la réversibilité chez Maistre (Hippocrate, Origène, Saint-Augustin, Plutarque, Saint-Martin, dont la contribution est abusivement réduite au Ministère de l’homme-esprit, alors qu’il aurait été bien venu de considérer sa théorie des « pâtiments » en prenant appui sur le tableau naturel des rapports qui unissent Dieu, l’homme et l’Univers). Il aurait pu se livrer à une étude approfondie du contexte dans lequel la notion apparaît chez l’auteur des Soirées, et parcourir systématiquement la constellation des termes qui lui sont associés – péché originel, providence, sang, sacrifice, guerre, bourreau, prière, etc. – pour s’interroger in fine sur la fonction exacte de cet ensemble notionnel dans une pensée qui articule étroitement réflexion politique et théologique. Il aurait pu enfin retracer les débats contradictoires suscités par la notion, à partir de 1821, à la suite de la publication des Soirées de Saint-Pétersbourg et de l’Eclaircissement sur les sacrifices, et dénombrer scrupuleusement les réappropriations plus ou moins fidèles, voir les transpositions dont elle a fait l’objet dans d’autres systèmes de pensée. Mr. Mulot, qui s’acquitte en partie seulement de cette tâche, a préféré adopter une démarche subjective privilégiant un certain nombre de penseurs, d’écrivains et d’artistes qui ont retenu son intérêt […] Organisée en trois parties, la thèse examine la réversibilité selon une logique implicite qui étend progressivement la notion de l’idée proprement dite qu’il est juste et bon que l’innocent puisse payer pour le criminel (première partie) aux notions connexes de « communion des saints » et de « corps mystique » mettant en évidence une solidarité spirituelle entre les hommes (deuxième partie) puis à « la corrélation homme-monde » (p. 260) en vertu de laquelle le salut de l’humanité engage le devenir cosmique (troisième partie) »
André Guyaux salué la « dimension théâtrale » et l’élégance de mon style…Il a cité ce passage qui figure au tout début de mon premier chapitre :
« Chez plusieurs écrivains catholiques on décèle une communauté d’inspiration qui procède de leur allégeance à la même confession religieuse, mais aussi de l’influence qu’ils ont exercée les uns sur les autres. La récurrence de l’idée de réversibilité l’atteste. Il suffit de démêler l’écheveau des influences, de remonter aussi loin qu’il est possible pour découvrir son inspirateur, un maître de la littérature catholique, le comte Joseph de Maistre » etc...
Pour découvrir la suite, il faudra attendre la publication de ma thèse....
L’originalité de ma thèse, sa profondeur ont été reconnues par tous les membres du jury. Des critiques bien sûr ont formulées. Je ne crois pas nécessaire de m’y attarder. Mon style par contre a fait l’unanimité :
Ainsi Pierre Jourde a-t-il pu écrire dans son rapport préliminaire de thèse : « Presque tous les chapitres séduisent par leur concision et leur clarté. C’est dans l’ensemble l’une des grandes qualités de ce volume que de développer des analyses très approfondies dans un style toujours limpide et ferme ».
Pierre Glaudes a salué les formules heureuses qui émaillent ma thèse …Il a cité ce passage consacré à Barbey d’Aurevilly :
« Ce qui frappe de prime abord, c’est ce goût de l’outrance et de la provocation qui se retrouve même dans ses œuvres les plus catholiques. Son emphase et son sens de la démesure lui assurent les sarcasmes de ceux-là même dont il escompte l’hostilité et l’inimitié, les athées, les ennemis de l’Église, les naturalistes mais aussi les catholiques déconfits qui s’accommodent d’une religion molle, sans mystère, tous ceux que le surnaturel incommode. Aux esprits ratatinés il oppose sa superbe »
Et cet autre passage sur Sainte Lydwine de Schiedam de Huysmans:
« La sainte étant à l’hagiographie huysmanienne ce que le mousquetaire est au roman de capes et d’épées, il fallait s’attendre à ce que l’insigne de la bravoure et de l’héroïsme lui fût attribué. Elle poursuit la mission que lui a assignée son confesseur avec un entêtement qui tient beaucoup à sa concupiscence de douleurs et à sa “gloutonnerie de plaies” ».
Mais il a regretté que mon étude s’apparente davantage à un essai qu’à une thèse d’histoire littéraire. Voici ce qu’il écrit dans son pré-rapport : « Mr. Mulot aurait pu se livrer à une enquête méthodique, la plus exhaustive possible, sur divers points intéressant son sujet. Il aurait pu tenter de recenser les sources éclectiques du « dogme universel » de la réversibilité chez Maistre (Hippocrate, Origène, Saint-Augustin, Plutarque, Saint-Martin, dont la contribution est abusivement réduite au Ministère de l’homme-esprit, alors qu’il aurait été bien venu de considérer sa théorie des « pâtiments » en prenant appui sur le tableau naturel des rapports qui unissent Dieu, l’homme et l’Univers). Il aurait pu se livrer à une étude approfondie du contexte dans lequel la notion apparaît chez l’auteur des Soirées, et parcourir systématiquement la constellation des termes qui lui sont associés – péché originel, providence, sang, sacrifice, guerre, bourreau, prière, etc. – pour s’interroger in fine sur la fonction exacte de cet ensemble notionnel dans une pensée qui articule étroitement réflexion politique et théologique. Il aurait pu enfin retracer les débats contradictoires suscités par la notion, à partir de 1821, à la suite de la publication des Soirées de Saint-Pétersbourg et de l’Eclaircissement sur les sacrifices, et dénombrer scrupuleusement les réappropriations plus ou moins fidèles, voir les transpositions dont elle a fait l’objet dans d’autres systèmes de pensée. Mr. Mulot, qui s’acquitte en partie seulement de cette tâche, a préféré adopter une démarche subjective privilégiant un certain nombre de penseurs, d’écrivains et d’artistes qui ont retenu son intérêt […] Organisée en trois parties, la thèse examine la réversibilité selon une logique implicite qui étend progressivement la notion de l’idée proprement dite qu’il est juste et bon que l’innocent puisse payer pour le criminel (première partie) aux notions connexes de « communion des saints » et de « corps mystique » mettant en évidence une solidarité spirituelle entre les hommes (deuxième partie) puis à « la corrélation homme-monde » (p. 260) en vertu de laquelle le salut de l’humanité engage le devenir cosmique (troisième partie) »
André Guyaux salué la « dimension théâtrale » et l’élégance de mon style…Il a cité ce passage qui figure au tout début de mon premier chapitre :
« Chez plusieurs écrivains catholiques on décèle une communauté d’inspiration qui procède de leur allégeance à la même confession religieuse, mais aussi de l’influence qu’ils ont exercée les uns sur les autres. La récurrence de l’idée de réversibilité l’atteste. Il suffit de démêler l’écheveau des influences, de remonter aussi loin qu’il est possible pour découvrir son inspirateur, un maître de la littérature catholique, le comte Joseph de Maistre » etc...
Pour découvrir la suite, il faudra attendre la publication de ma thèse....